Mon histoire

                  Pourquoi mon histoire ?

 

 

Elle est certes bien moins intéressante que beaucoup de vies exaltantes, beaucoup de réussites exceptionnelles, ou de souvenirs à laisser sans faute à la génération future.

Elle est banale, et c'est justement son intérêt, à savoir que ce qui m'est arrivé  peut s'appliquer au commun des mortels que nous sommes.

Je fais partie des générations nées un peu après la guerre, et dans un milieu assez privilégié, bourgeois, et attaché aux valeurs traditionnelles; dans les années 1950, la vie consistait principalement à redresser la France, et les études, le travail étaient bien évidemment au coeur de cette tâche.

Cependant la médecine étant moins avancée que de nos jours, maman mourut d'une grippe espagnole, pourtant enrayée depuis 1919.

Ce fut bien entendu un drame pour tous, pour papa le premier qui avait attendu cinq ans sa fin de captivité pour se marier, et pour ma soeur et moi, qui étions privés de notre maman.

Alors pour s'occuper de nous, papa se remaria rapidement avec une femme veuve, elle-même meurtrie par le décès de son mari quelques mois seulement après son mariage.

C'est alors qu'à l'âge de 4 ans, tout s'effondra pour moi : que de questions sans réponses, que de besoins d'amour non étanchés, que de refus d'être consolé par une belle-mère qui cherchait en nous sa propre consolation.

 

C'est là qu'est née en moi cette ardente aspiration à un amour trop tôt disparu.

 

A quoi se raccrocher?

- La religion, oui elle était très présente dans la famille; mais j'ai vite compris qu'elle représentait un idéal impossible à atteindre : même si j'étais respectueux de ses pratiques, quel gouffre entre cet idéal qu'elle prétend nous faire atteindre et la réalité de mon être intérieur;

quelle angoisse de prétendre être quelqu'un de bonne moralité par ma religion, alors que mes pensées débordent d'immoralité, d'égoïsme et de haine,  sans que je puisse rien faire pour les contenir.

Certes ma bonne éducation a réussi a endigué partiellement le débordement de mon coeur, mais j'étais sans cesse terrorisé à l'idée que quelqu'un découvre qui j'étais vraiment.

- Les études ? je n'y goûtais que laborieusement, obnubilé par ma recherche du bonheur.

- Les distractions, j'étais si triste que j'avais du mal à m'en réjouir.

- Oui arrivé à l'âge de l'adolescence, j'ai cru trouver l'amour tant recherché en de belles jeunes filles; mais quand elles voyaient que j'étais mal dans ma peau, c'était sans lendemain.

 

Alors je me suis fais une raison, celle d'abandonner l'idéal, et de vivre de ce que nous apporte la vie.

 

Et à l'âge de 22 ans, alors que j'avais essayé de faire taire cette aspiration, un jeune homme m'a parlé d'une expérience qu'il avait faite avec Dieu.

Je l'ai écouté poliment, car ma religion ne m'avait pas tenu un tel langage; mais j'ai découvert pour la première fois, en l'accompagnant dans une des réunions évangéliques qu'il fréquentait, des gens dont la joie émanait, non pas d'une réussite quelconque, mais de celle d'avoir été pardonnés et acceptés par un Dieu vivant.

 

J'avoue que c'était nouveau pour moi, mais puisque leur attitude correspondait à une aspiration longtemps réprimée au fond de moi, j'eus le désir de leur ressembler; et c'est ainsi qu'après avoir entendu l'évangile de Jésus mort pour mes péchés, je découvris cette même joie de me savoir aimé et pardonné.

 

Car en réponse à mon angoisse de ne pas être accepté en raison des sentiments cachés de mon être, je découvrais un Dieu qui ne me reprochait pas mes pensées coupables, mais se proposait de me les pardonner et de m'aider en les remplaçant par d'autres aspirations.

 

Quel fut mon soulagement d'apprendre que je n'avais plus à tenter d'atteindre des sommets inatteignables, mais de me laisser aimer avec un grand A.

Et cet amour de Dieu rejoignait justement ma recherche d'amour insatisfaite depuis mon enfance.

Quel bonheur de se sentir, savoir aimé, sans conditions, pas même celle de paraître juste!

 

C'est ainsi que j'ai appris pas à pas à découvrir le Dieu de la Bible, dans une atmosphère de pardon mutuel : après tout qui peut me reprocher mes fautes passées ou présentes, puisque nous sommes tous des graciés !

 

Mais il faut bien avouer que mon ancienne manière de vivre a laissé des traces indélébiles : je me méfie de l'amour, parce que je l'ai connu imparfait; l'héritage de ma religion me fait regarder le don de Dieu comme une réponse à mes actes méritoires; mes anciennes habitudes sont tenaces, bien ancrées en moi, et j'y tiens !

 

Si bien que ce jour où j'ai rencontré Dieu n'est que le début d'une longue aventure, où j'ai besoin de retourner à l'école de la vie :

- leçon n°1 : apprendre à se laisser aimer sans conditions par un Dieu d'amour, pas si facile ! je redouble souvent, même si ce n'est plus d'actualité.

- leçon n°2 : le bien que Dieu me fait en prenant soin de ma vie : ce n'est pas une réponse à ma piété, mais une preuve de Son amour : tout le contraire de ce que j'ai appris !

Autre leçon que j'ai un peu de mal à apprendre : mes mauvaises habitudes, Dieu n'exige pas que je les abandonne d'un coup de baguette magique, mais pas à pas, à mon rythme, Il m'aide par Sa force et  Sa patience.

Mais quelle satisfaction de progresser dans une ambiance de compréhension et d'amour !

 

Et je sais que cette longue aventure, ne s'arrêtera pas à cette vie, ce serait dommage, mais grand est mon privilège de pouvoir m'entretenir en toute simplicité avec un Dieu qui m'entend, dont le bras est plus puissant que celui des grands de ce monde, et dont l'amour surpasse tout amour humain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par bertrand

Publié dans #Mon histoire

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